Les cartes postales de ces deux époques traduisent l’évolution du tissu économique : des activités commerciales ou artisanales ont disparu. Cadillac comptait ainsi trois boutiques de maréchaux ferrants et une de bourrelier sellier. Des calèches ou landaus circulaient dans les rues tandis que les automobiles étaient très rares. Ainsi alors que qu’il n’existe plus aujourd’hui des activités de vannerie, tailleurs, boulonnerie. Les commerces de bouche sont nombreux de même que les bars et restaurants tandis que les boutiques de mode étaient singulièrement bien représentées.
Inversement les succursales bancaires étaient alors très rares, elles ne se sont développées en nombre que bien plus tard et leur recherche d’emplacements stratégiques pour attirer des clients a eu un impact négatif sur les installations de commerce de proximité. La digitalisation des services bancaires comme l’attrait croissant pour la banque en ligne provoquent aujourd’hui un phénomène inverse. La fermeture des agences bancaires génère des phénomènes d’exclusion bancaire préjudiciables aux commerces qui dépendent encore des transactions en liquides.
Sur les cartes postales d’aujourd’hui les rues sont de couleur noire, revêtues d’asphalte d’un rendu très sombre, uniforme, parfois brillant sous le soleil. De la Belle époque aux Années folles elles ont des tons plus clairs, presque poudrés. Le revêtement routier est fait de gravillons, souvent issus de carrières de calcaire, d’’un aspect lumineux mais qui se salit facilement et laisse des traces de passage.
Les devantures en anse de panier étaient déjà devenues rares cédant la place à des ouvertures de magasin en applique puis après-guerre en feuillure avec de larges baies vitrées…La différence de style entre ces deux périodes s’affichent surtout sur les enseignes d’abord inspirées de l’art déco avec des lettres fines, élancées et stylisées, et ensuite de l’Art Nouveau avec des formes plus massives et arrondies