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Le terroir de Langon (Gironde) au 17e siècle

Cette relecture du terroir de Langon est proposée dans un article de Jean-Pierre Rajchenbach intitulé "Le vignoble langonnais dans la seconde moitié du 16e siècle - Contribution à l'histoire du vignoble des Graves d'amont" publié dans le n°190 -sept 2015 des Cahiers du Bazadais.

Dessin de la ville de Langon par Jean-Pierre Rajchenbach

Dessin de la ville de Langon par Jean-Pierre Rajchenbach

Cette minutieuse reconstitution historique a mobilisé de très nombreuses journées de l'auteur  pour dépouiller les multiples documents que sont les archives notariales (Jehan de Cabannes- 1566 à 1582, Gailhard de Coyla- 1573 à 1582, Ramond de Moustet- 1561 à 1563, de Cazenobe- 1567 notaires à Langon ;  Pierre Rector- 1592 à 1620 et Arnaud Fiton- 1571 à 1577, notaires à Preignac), mais aussi le Terrier d’Artecazaux (1604) en faveur des seigneurs de Langon comprenant les paroisses de Langon et Saint-Pierre-de-Mons ainsi que la carte cadastrale dressée par Hippolyte Matis vers 1720 qui a servi à localiser les parcelles dénombrées par Artecazaux.

Le vignoble de Langon

"Le terrier d’Artecazaux nous décrit en 1604 un vignoble quasi continu autour de la ville de Langon sur un kilomètre de rayon environ. L’inventaire des ventes du domaine royal concernant les cens perçus sur les tenures preignacaises, donne la même impression bien qu’il ne concerne qu’une partie du finage. Les vignes jouxtaient la Garonne. Elles occupaient aussi les terrasses de la paroisse de Toulenne, laissant la palu aux labours. Il n’est cependant pas aisé d’en imaginer le paysage à cause de la mention « terre labourable complantée en vigne » fréquente dans les minutes notariales du milieu du XVIième siècle. On peut même y trouver des prés complantés en vignes. Seul, le notaire langonais de Coyla utilise parfois le terme de « joalle » qui n’apparaît pas chez les autres notaires de cette période mais qui est utilisé par Artecazaux. Cependant, lorsque dans un acte de vente il est question de 6 « règues » de terre labourable associées à 2 « règues » de vigne, il semble bien qu’il s’agisse de cultures intercalées. Dans un contrat de 1581, le preneur devait complanter « doulze joalles de deulx regues » où les cultures frumentaires étaient séparées par deux rangs de vigne.
Le vignoble suburbain était garni de vignes « pleines » dont les « règues » (rangs) s’étiraient perpendiculairement aux chemins ou dans le sens de la pente sur les versants de la combe de Menjoune. Des chemins d’exploitation (capvirades) séparaient les « tournères », également appelées « versannes ». Ces espaces permettaient la circulation et le retournement des attelages. Les parcelles y étaient limitées par des « bidanes » (bornes). La largeur des parcelles mesurée sur la carte des Matis comparée au nombre de rangs indiqué au terrier de Langon donne un écartement approximatif de 3 pieds, soit 85 à100 cm ce qui permet d’évaluer la densité de plantation à plus de 10000 ceps à l’hectare."

Le terroir de Langon (Gironde) au 17e siècle

 

Vestige de vigne palée à Malarade (Noaillan) Cliché J.P. Rajchenbach


On peut évaluer la hauteur, et voir que les pampres sont liés vers le haut sur des tronçons de branches. Pour ce faire, on utilisait un vîme (osier).

Le vignoble suburbain de Langon contrastait donc par sa monotonie avec les campagnes environnantes. De la forêt d’échalas surnageaient , en hiver, quelques aubarèdes dégarnies et surtout les tours, maisons à étages et clochers de la ville, couronnés par les coteaux viticoles de la rive droite du fleuve.

 

Les tenanciers du vignoble langonnais

Comme la plupart des petits centres urbains de la fin du Moyen-âge, Langon possédait un noyau viticole dont les coutumes et privilèges accordés par Gaston de Foix donnent la preuve au XVième siècle. Son aire est difficile à cerner en l’absence de documents descriptifs médiévaux. Langon était située à la confluence avec la Garonne de deux ruisseaux et d’une vallée sèche. Le ruisseau de Grusson limitait la paroisse à l’est, le Brion descendait de Roquetaillade et la combe de Menjoune, orientée vers Fargues, débouchait à proximité du château et de l’église Saint-Gervais, cette dernière occupant un éperon rocheux. C’est sur les versants de cette dépression que le premier vignoble pourrait avoir été planté. Il y avait là, au Moyen-âge une commanderie de Malte qui, par la suite, fut accensée aux Carmes de Langon au milieu du XVIième siècle et dont le duc d’Epernon fit, en 1617, un couvent de Capucins.

 

L'ensemble de cette lecture du terroir de Langon au 17e siècle par Jean-Pierre Rajchenbach est à découvrir dans notre bibliothèque SIRIONA à Podensac où notre collection des Cahiers du Bazadaix vous attend. Vous apprendrez quels vins sont alors produits, comment ils sont commercialisés...

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