Histoire urbaine de Bazas

La relecture de l'histoire de Bazas que Siriona propose aujourd'hui est issue d'une monographie de Bazas, travail d'études et de recherches (TER) de l'Institut de Géographie de l'Université de Bordeaux datant de 1972 et signée Jean-Claude FEUGNET. Dès l'introduction il  peint un premier tableau explicite du vieux siège épiscopal :

"Au Sud-Est du département de la Gironde, à la lisière des grandes Landes à l'Ouest et au Sud, aux bords du Lisos à l'Est et de la vallée de la Garonne au Nord, se situe le Bazadais, région qui aujourd'hui ne correspond plus à une division administrative.

Au centre d'une dépression drainée par le Beuve et ses affluents, et largement défrichée, Bazas, ville médiévale bâtie à mi-versant sur un éperon rocheux, témoigne -  par ses vestiges archéologiques ( tuiles, médailles romaines, sarcophage mérovingiens, murailles, églises et cathédrale du Moyen-Age) - d'une splendeur passée et d'une antique emprise sur les régions voisines.

Bien que cette aire d'influence soit actuellement plus modeste, elle dépasse largement les limites de son canton.Différente des ses voisines garonnaises Langon et La Réole, elle s'individualise aussi des villes de la Grande Lande. Petite ville endormie dans son passé, gênée dans son développement par la présence de Bordeaux à 61 km, Bazas; par son rôle attractif sur les landes voisines, semble sortir depuis quelques années d'un certain marasme économique, groupant autour d'elle une région bien individualisée que constituent les petites landes du Bazadais."

Ce mémoire est un bel exemple des analyses de géographie régionale telles qu'en proposait l'institut de Géographie de l'Université de Bordeaux à l'époque. Il commence presque toujours par une recontextualisation du lieu avec comme un rappel historique, comme on peut le lire en suivant.

Vient ensuite l'inévitable présentation du cadre physique (on dirait de nos jours "le milieu naturel") concrétisé par la carte morphologique et aussi les paysages avec la place de la forêt en limite du finage.

Toutefois la présentation des facteurs de la vie économique (population, activités et équipements) occupe  la plus grande place dans l'ouvrage. On a notamment relevé l'importance de l'élevage de la race bazadaise mais aussi le rayonnement de la cité sur sa région.

Quelques photographies en noir et blanc achèvent de recréer le cadre de cette cité millénaire. et de fixer les principaux éléments de son tableau - diagnostic de la vieille cité :

"Commune au glorieux passé historique, ancienne capitale d'une vaste région, Bazas a vu au fil des années son rôle décroître et, malgré une certaine influence que nous venons d'étudier avec sa zone d'attraction, qu'elle se laisse déborder et supplanter par sa rivale de toujours, Langon. 

En effet, cette évolution est liée, comme nous l'avons vu, au vieillissement et à la stagnation de sa population, pour laquelle se dessine un cercle vicieux : les jeunes émigrent, la population restante est vieillie et s'augmente de retraités qui reviennent s'installer au pays.

Ce vieillissement de la population s'accompagne d'une faiblesse des équipements commerciaux qui ne correspondent plus au niveau de qualité désiré par les consommateurs, mais dont se satisfont les habitants âgés.

Vieillissement encore de l'agriculture avec le départ des jeunes et dans laquelle les désirs d'autarcie et le métayage sont encore trop importants, empêchant toute évolution de structures agraires archaïques sur lesquelles la polyculture règne, et ceci en dépit de l'importance des établissements d'enseignement et de vulgarisation agricole, hélas trop peu fréquentés par les Bazadais.

Il faut ajouter à ce tableau déjà sombre une urbanisation assez anarchique et éloignée du centre commercial et administratif de la ville, qui se trouve entouré de maisons quasiment vides et peuplées de vieillards...

Cependant, depuis quelques années, devant cet état de sclérose générale des activités, la Municipalité a mené une politique de rénovation et d'industrialisation qui se poursuit d'année en année mais qui pour le moment a eu comme effet non pas un accroissement de la population mais un transfert de dépeuplant la campagne de sa population la plus jeune.

Ce dépeuplement rural arrive maintenant à son maximum et les emplois offerts par l'industrie, il est à croire que la démographie de Bazas s’enrichira d'immigrants venus occuper ces emplois, d'enseignants qui pourraient qui pourront être une partie des élèves de ses établissements secondaires, dont la zone d'attraction s'étend sur une vaste région que nous avons définie.

Dans la mesure  où Bazas saura s'équiper d’industries capables d'entraîner un renouveau démographique et dans la mesure où ses agriculteurs prendront conscience des débouchés offerts à une agriculture rénovée par le marché bordelais tout proche, l'avenir de la commune sera assuré ainsi que son rôle de capitale économique des Petites Landes Girondines".

L'ensemble de ce mémoire permet alors de fixer les principaux éléments d'un tableau - diagnostic de la vieille cité :

"Commune au glorieux passé historique, ancienne capitale d'une vaste région, Bazas a vu au fil des années son rôle décroître et, malgré une certaine influence que nous venons d'étudier avec sa zone d'attraction, qu'elle se laisse déborder et supplanter par sa rivale de toujours, Langon. 

En effet, cette évolution est liée, comme nous l'avons vu, au vieillissement et à la stagnation de sa population, pour laquelle se dessine un cercle vicieux : les jeunes émigrent, la population restante est vieillie et s'augmente de retraités qui reviennent s'installer au pays.

Ce vieillissement de la population s'accompagne d'une faiblesse des équipements commerciaux qui ne correspondent plus au niveau de qualité désiré par les consommateurs, mais dont se satisfont les habitants âgés.

Vieillissement encore de l'agriculture avec le départ des jeunes et dans laquelle les désirs d'autarcie et le métayage sont encore trop importants, empêchant toute évolution de structures agraires archaïques sur lesquelles la polyculture règne, et ceci en dépit de l'importance des établissements d'enseignement et de vulgarisation agricole, hélas trop peu fréquentés par les Bazadais.

Il faut ajouter à ce tableau déjà sombre une urbanisation assez anarchique et éloignée du centre commercial et administratif de la ville, qui se trouve entouré de maisons quasiment vides et peuplées de vieillards...

Cependant, depuis quelques années, devant cet état de sclérose générale des activités, la Municipalité a mené une politique de rénovation et d'industrialisation qui se poursuit d'année en année mais qui pour le moment a eu comme effet non pas un accroissement de la population mais un transfert de dépeuplant la campagne de sa population la plus jeune.

Ce dépeuplement rural arrive maintenant à son maximum et les emplois offerts par l'industrie, il est à croire que la démographie de Bazas s’enrichira d'immigrants venus occuper ces emplois, d'enseignants qui pourraient qui pourront être une partie des élèves de ses établissements secondaires, dont la zone d'attraction s'étend sur une vaste région que nous avons définie.

Dans la mesure  où Bazas saura s'équiper d’industries capables d'entraîner un renouveau démographique et dans la mesure où ses agriculteurs prendront conscience des débouchés offerts à une agriculture rénovée par le marché bordelais tout proche, l'avenir de la commune sera assuré ainsi que son rôle de capitale économique des Petites Landes Girondines".

Ce précieux témoignage sur l'un des terroirs de polyculture de notre région du Sud-Gironde est à découvrir au sein de bibliothèque SIRIONA à Podensac.