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SOUS LES PAVES... L'ANCIEN CIMETIERE DE BARSAC

Les automobilistes qui empruntent la D. 1113 et traversent Barsac sont sans doute loin de se douter en passant devant l'église qu'ils roulent sur ce qui était un cimetière.

 

L'église Saint-Vincent

Une premère église Saint-Vincent de BARSAC est vraisemblablement érigée au 11ème siècle, elle est mentionnée dès 1102.

Détruite fin XVème/début XVIème siècle, elle est reconstruite (on peut encore voir les vestiges des anciennes bases des murs nord) et en 1536, l’architecte Etienne Baudoyn lui ajoute une chapelle.

Début XVIIIème, la paroisse prenant de l'importance et grâce à la prospérité des propriétaires terriens et de l'essor de la viticulture, une nouvelle église est élevée et terminée en 1710. C’est l’architecte Claude Joyneau qui en est le maître d’œuvre. Elle est bâtie en deux tranches, la première concernant exclusivement l'architecture extérieure, la seconde, plus tardive, concerne l'intérieur et la décoration du bâtiment. On est en droit de penser que c'est à cette période que le cimetière qui lui faisait face fut tout ou partie transféré derrière l'église. Le clocher a été rebâti en 1845, donnant à l'ensemble l'aspect qu'on lui connaît aujourd'hui. L'église est classée monument historique depuis 1908.

La route des «Petites Landes »

Dès le Xème siècle, les pélerins de Saint-Jacques de Compostelle passant par Bordeaux ont la possibilité d'emprunter deux chemins pour se rendre au Pays Basque. Le premier, tracé au cordeau et donc plus direct traverse les Landes en passant par Gradignan, Le Barp, Belin, Liposthey... dans un cadre plutôt inhospitalier. Cette route deviendra pourtant Route de Poste, puis route Royale 132, route impériale, nationale 132 et enfin nationale 10. L'autre chemin quant à lui, plus tortueux, mais sans doute plus sûr longe la Garonne jusqu'à Langon et rejoint Saint-Geours de Maresme via Bazas. C'est cette route qui deviendra au XVIIIème siècle route royale, puis route impériale 11 quand Napoléon 1er en fera l'axe principal de passage de troupes en direction de l'Espagne à partir de 1808. Redevenue royale, puis impériale, elle est renommée nationale 10 par la troisième République, et ce jusqu'en 1950 où elle perd cette dénomination au profit de la nationale 132, devenant nationale 113 jusqu'à Langon, puis départementale 1113.

Cette route qui traverse Barsac n'a pas toujours eu la configuration qu'on lui connaît aujourd'hui. En effet, sous l'ancien régime, elle contournait ce qui avait été le cimetière et délimitait une place de plain-pied avec l'église Saint-Vincent. Cette route était à l'époque pavée, ce que confirme un document daté de 1784 portant sur un « projet de redressement d'une partie de la chaussée de pavé qui traverse le bourg de Barsac au droit de l'ancien cimetière de la paroisse ». Nous verrons que ces pavés ont leur importance.

 

Et le 12 avril 2009...

Des travaux de terrassement entrepris face à l'église à l'entrée de la rue du 11 novembre et interrompus en raison du week-end avaient laissé béante une fosse d'une quinzaine de m² sur une profondeur de 50cm environ. La coupe nette de la chaussée permettait d'en voir les couches successives : Bitume et gravillons, pavés, pierres non calibrées et enfin grave caillouteuse.

 

Le plus surprenant était que le fond de cette surface décaissée était parsemé d'ossements de toute évidence humains, plus ou moins concassés ou éclatés, dispersés et mélangés à la couche de grave sans qu'on ait semblé y porter attention. Sur le sol se trouvaient aussi des morceaux de bois noircis et d'apparence spongieuse.

Il est étonnant que personne ne se soit donné la peine d'informer la mairie de la découverte de ce qui était de toute évidence ce qui restait de l'ancien cimetière de Barsac. Une démarche de M. Laville auprès de M. Ménard, maire à l'époque, confirme que ce dernier n'en avait pas été informé.

Plus étonnant peut-être, la présence de pavés, vestiges de l'ancienne chaussée préexistante à la déviation de 1784, semble indiquer qu'une partie au moins de l'ancien cimetière avait déjà été annexée pour y faire passer la route.

Il serait sans doute intéressant de savoir comment la « délocalisation » du cimetière s'est effectuée. A-t-on transféré une partie des sépultures et de leurs occupants de l'ancien cimetière vers le nouveau ? Dans ce cas qui sont ceux qui se sont retrouvés matériau de fondation et intégrés dans la voirie ? Y avait-il à cet endroit une fosse commune ?

Le 15 avril, le chantier était achevé, le trou rebouché et dûment pavé. Ne reste de cet épisode que quelques clichés.


 

Os longs
Os longs
Os longs

Os longs

Os longs broyés. Sur la dernière photo, on peut voir une esquille de bois pourri.
Os longs broyés. Sur la dernière photo, on peut voir une esquille de bois pourri.
Os longs broyés. Sur la dernière photo, on peut voir une esquille de bois pourri.

Os longs broyés. Sur la dernière photo, on peut voir une esquille de bois pourri.

Fragments de boite crânienne et dents
Fragments de boite crânienne et dents
Fragments de boite crânienne et dents

Fragments de boite crânienne et dents

Ossements non identifiés, peut-être clavicule et tête de fémur.
Ossements non identifiés, peut-être clavicule et tête de fémur.

Ossements non identifiés, peut-être clavicule et tête de fémur.

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